Cette semaine, nous avons officiellement initié le retour à la maison. Nous avons quitté le Péloponnèse (Sud de la Grèce) en passant par le pont Rion-Antirion.
Nous avons encore eu l'occasion de nous baigner et comme à chaque fois, nous nous disions que c'était peut-être la dernière trempette de l'année.
Le jour spécial de dernière baignade s'est produit malheureusement le 11 novembre ! Je m'avance un peu, mais cela serait étonnant de trouver d'autres occasions comme celle-ci d'ici le retour à la maison.
Ensuite, nous avons acheté à la dernière minute des tickets pour prendre le ferry en direction de l'Italie : Igoumenitsa -- Brindisi.
Cette expérience a pris pas mal de temps, mais moins que si nous avions fait la route par les terres.
La traversée, que nous avons faite de nuit, a duré 7h mais il faut compter environ 2h en plus pour embarquer et environ 2h pour débarquer, donc en tout un peu plus de 10h.
Lorsque nous nous sommes présentés à la porte d'embarquement du port, des contrôles de sécurité ont été menés. Bien évidemment, nous avons eu droit à une visite dans notre habitacle, avec en parallèle la question inévitable quand on a un camion tel que le nôtre (camion de hippie) :
"Do you have drugs ? (Avez-vous de la drogue ?)
_ No.
_ Are you sure you don't have any drug ? (Vous êtes sûrs que vous n'avez pas de drogue ?)
*Regard insistant qui montre de la compassion et qui appelle à la coopération*
_ No."
Après l'inspection du coin de vie intérieur, le monsieur nous a demandé d'ouvrir les portières arrière de notre camion ; à ce moment, un vent de panique s'est abattu sur nous. Non, ne vous inquiétez pas, ce n'est pas un endroit où l'on cachait de la drogue, mais c'est L'ENDROIT INTERDIT OÙ PERSONNE NE PEUT ALLER.
La suite de cette histoire sera poursuivie après ce bref récit :
Il était une fois, par une belle journée ensoleillée en un magnifique mois de mars durant l'année 2019, un jeune homme se réveilla, pour une fois de bonne humeur. Cela n'était pas arrivé depuis les années 90, lorsqu'il avait mangé pour la première fois de sa vie.
Le jeune homme aimait par-dessus tout le café, jouer à l'ordinateur et embêter sa petite copine.
Il eut soudain une idée qui allait changer sa destinée. Il proposa à sa petite copine de faire un roadtrip en camion aménagé car c'était un de ses rêves les plus fous. En bonne petite copine pleine de gentillesse, elle accepta : "Oui Monseigneur."
À ceci, il ajouta : "Oh j'ai une trop bonne idée ! On va prendre nos vélos comme ça on pourra garer le camion et se balader en vélo !".
C'est ainsi que débuta une belle aventure, malheureusement entachée d'un élément : LES VÉLOS.
Chaque dos d'âne, chaque dénivelé, chaque démontage et remontage n'était que souffrance pour les deux voyageurs qui passaient leur vie à refixer les vélos et le porte-vélos et les réparer. Ils prirent alors la dure décision de ne plus jamais toucher aux vélos et de condamner les portières arrières du véhicule qui seraient inaccessibles à tout jamais.
Ensuite, ils vécurent à peu près heureux entre leurs nombreuses disputes et eurent plein de petits chiens tous plus mignons les uns que les autres. FIN.
Je ne dévoilerai pas l'identité des protagonistes, mais cette histoire n'est pas une légende, vous comprenez donc l'angoisse que nous avons vécue lorsque le monsieur nous a demandé d'ouvrir les portières arrière. Nous nous imaginions déjà sortir la caisse à outils et mettre les mains dans le cambouis pour passer 45 minutes à tout démonter (dont le porte-vélo), dans l'objectif d'ouvrir pour à peine une minute les portes et enfin passer 1h30 à tout remonter.
Heureusement, le monsieur a abandonné son idée et nous a laissé filer, sans savoir si nous transportions des substances illicites.
Poursuivons le récit de notre aventure en parlant de notre arrivée dans le bateau. Le camion a été stationné sur la plate-forme qui sert de toit au bateau, nous avons donc fortement espéré ne pas le perdre en route à cause des secousses ou en chavirant… Cela aurait été quelque peu désappointant.
En entrant à l'intérieur du ferry, nous avons eu d'autres surprises. Bien évidemment, comme beaucoup d'autres personnes, nous avons payé nos tickets le moins cher possible donc nous n'avions pas de places attribuées pendant le voyage.
Du coup, quand on arrive à bord c'est la chasse pour trouver des sièges pour pouvoir dormir allongé, car les gens se ruent pour réserver les banquettes les plus confortables.
Certaines personnes avaient l'air particulièrement habituées et sortaient leur matelas gonflable pour dormir sur le sol, notamment à des endroits où un panneau indiquait "no camping"...
Le voyage s'est malgré tout très bien passé et nous avons même réussi à dormir un peu alors que nous étions installés dans la salle de cinéma du bateau (on n'a pas trouvé mieux…), où différents films ont tourné toute la nuit. Eh bien merci les bouchons d'oreilles !
C'est avec la douce musique du dessin animé "les Schtroumpfs" que je me suis réveillée, fraîche comme la rosée du matin (non c'est pas vrai… j'avais plutôt une tête de zombie, et pour reprendre une expression de mes parents, on aurait dit que je m'étais "coiffée avec un pétard").
Spoon Guy, que l'on appelle aussi "le lecteur à toute épreuve, ou presque", a pu continuer à dévorer un de ses nombreux livres, jusqu'à ce que la nausée s'en prenne à lui, quelques minutes après le départ.
À l'arrivée près des côtes italiennes, nous avons réactivé nos téléphones.
J'ai reçu un SMS de mon opérateur me souhaitant la bienvenue en Italie et me présentant les tarifs applicables. Quelques minutes plus tard, j'ai reçu un autre SMS m'expliquant que j'étais dans une zone couverte par "un réseau satellitaire" avec des tarifs exorbitants, notamment pour l'internet mobile. Nous avons immédiatement coupé nos téléphones et avons espéré ne pas avoir de hors forfait (qui aurait pu rapidement s'élever à plusieurs centaines d'euros au vu des tarifs).
Heureusement encore une histoire qui s'est bien terminée.
Le retour sur les terres italiennes nous a rappelé un lointain souvenir lorsque nous avions traversé l'Italie quelques mois auparavant. Encore une fois, le pays nous a accueillis sous une pluie battante et un vent tumultueux. Welcome back !
Après plusieurs mois dans des pays où le Mc Do n'est qu'une légende, Spoon Guy s'est précipité pour retrouver l'amour de sa vie, le "menu maxi best-of", pour ma plus grande joie (#ironie).
Nous avons ensuite pris la route pour nous diriger vers le nord de l'Italie. La pluie étant omniprésente en cette période, nous avons décliné la visite de la région des Pouilles (un "must-see" en Italie apparemment) et du Sud de manière générale et les gardons pour une future occasion.
Depuis notre arrivée, nous découvrons le passage de l'automne que nous n'avons quasiment pas observé en Grèce.
Par ailleurs, nous avons retrouvé le même fuseau horaire que la France, du coup maintenant au lieu de se coucher à 20h car le soleil est couché depuis un peu plus de 2h, on se couche à 19h… Au moins on se lève tôt !
Pour terminer, je voulais revenir sur le fait que nous avons énormément apprécié de visiter la Grèce. Nous avons été chanceux d'avoir du beau temps aussi longtemps, mais en réalité nous nous demandons si le pays connaît la pluie comme on peut la connaître chez nous.
Rapidement, ce que nous avons aimé en Grèce :
>> Les champs d'oliviers à perte de vue
>> La musique, joyeuse et entraînante
>> La gentillesse des personnes que nous avons rencontrées
>> La proximité avec la mer, les eaux cristallines et les belles plages
>> La nourriture et notamment les "Gyros Pitas" au porc
>> Les temples de la Grèce antique (plutôt ceux qui ne sont pas trop en ruines hein !)
>> Le coût de la vie moins cher
>> L'histoire du pays, riche et intéressante. Pas seulement l'empire grec en lien avec les perses et romains, mais également l'empire byzantin et encore plus tard les guerres contre les ottomans.
Sur ce, à la semaine prochaine, peut-être la dernière avant l'arrivée qui sait ?